LA PROBLEMATIQUE DE LA REPRESENTATION DE L'ART ABORIGENE EN OCCIDENT



"Je crois ce que je vois,
Je vois ce que je regarde,
Je regarde ce que je veux."

Blaise Pascal

Les objets d'art aborigènes sont créés dans des milieux culturels ne partageant pas le point de vue occidental sur la nature de l'Art, les conditions de sa réalisation, ses effets et son rôle social. Il est, de ce fait, très difficile de comprendre les motivations ancestrales et les évolutions récentes qui poussent les artistes à perpétuer l'art comme première forme d'expression d'une croyance commune.
Ces arts, à intégrer dans un environnement géographique, humain et sacré, sont inscrits dans des traditions tribales très différentes selon les régions.
Les motifs ont pour fonction de relier le temps mythique de la création (l'espace temps du rêve) au temps présent. Ils sont effacés au fur et à mesure que la cérémonie avance. L'intention esthétique est donc éphémère. Elle a pour but d'invoquer avec force le monde ancestral, de le retrouver et de le transmettre aux jeunes générations.

Depuis environ trois décennies, le gouvernement australien a compris qu'il ne pouvait trouver sa place sur l'échiquier international sans reconsidérer le problème de ses minorités. Car, depuis le XVIIIème siècle, les migrants arrivés d'Europe n'ont observé qu'une attitude répressive à l'égard des autochtones. On se met, entre autre, à aider des arts tombés en désuétude, et à promouvoir leur représentation.

Or, notre regard sur l'art aborigène ne se limite qu'aux pièces présentées dans les musées. Les expositions sont, sur le vieux continent, le vecteur principal de notre connaissance de cet art.
Compte tenu de la dimension politique de l'acte créatif aborigène, il apparaît important de nous questionner sur la valeur, la fidélité de la représentation de l'art indigène des terres australes, terres aux habitudes européennes.
Le rapport entre contenu et contenant qui rythme l'intérêt des musées est-il respecté ?

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